Réflexion autour du Collège de Saint-Damien

SAINT-DAMIEN. La direction de la Commission scolaire Côte-du-Sud est à la recherche de solutions pour rentabiliser un manque à gagner annuellement au Collège de Saint-Damien. Deux rencontres impliquant les organismes utilisateurs de l’édifice ont eu lieu jusqu’à maintenant.

«L’objectif de ces rencontres est de définir comment collectivement on peut assumer l’avenir du Collège», indique le président de la commission scolaire, Alain Grenier, qui précise que l’établissement a actuellement deux propriétaires, l’autre étant la Corporation de l’Oasis, une résidence pour personnes âgées, qui détient sommairement 28 % de l’édifice contre un peu plus de 71 % pour la commission scolaire.

D’autres organisations y occupent toutefois des locaux. Outre l’école primaire des Rayons-de-Soleil, la Municipalité de Saint-Damien, la Maison de la Culture de Bellechasse et le service d’aide alimentaire les Frigos Pleins utilisent l’édifice pour leurs activités. L’Association des personnes handicapées de Bellechasse (APHB) logeait aussi à cette adresse jusqu’à ce qu’elle se porte acquéreuse du presbytère d’Honfleur l’été dernier.

Un meilleur partage

La Commission scolaire de la Côte-du-Sud estime à 104 000 $ la perte annuelle reliée aux opérations du Collège sauf que ces chiffres ont été contestés par certains lors des premières rencontres avoue M. Grenier qui espère que la prochaine séance, prévue le 21 mars prochain, permettra un meilleur éclairage pour toutes les organisations impliquées.

Il estime que ce manque à gagner fait que la commission scolaire soutient à sa façon les organismes communautaires concernés, une bonne chose selon lui. Il juge toutefois la situation paradoxale estimant que ce n’est pas le mandat de la commission scolaire. «On a une perte collective que l’on doit trouver le moyen de partager. On prend l’argent dédié à l’éducation des jeunes et on soutient les Frigos Pleins, la Maison de la culture et même la municipalité. Ça m’apparait un non-sens car ce n’est pas notre mission. En contrepartie, on ne veut pas leur nuire non-plus. La commission scolaire a tout de même une mission sociale et c’est tout ça que l’on doit discuter à notre prochaine rencontre.», ajoute M. Grenier qui espère réussir à expliquer le point de vue de l’organisation scolaire.

Il indique que la Maison de la culture de Bellechasse n’a pas de contrat de location mais défraie un montant annuel. La Municipalité de Saint-Damien assume un loyer annuel pour ses bureaux et la bibliothèque municipale tout comme les Frigos Pleins. «Est-ce que la solution pourrait être d’avoir un nombre plus important de copropriétaires?», se demande M. Grenier qui entend soumettre l’idée aux intervenants de la région tout en sachant que l’idée est impensable pour certaines organisations.

Pas à vendre

Une chose est certaine, la commission scolaire n’entend pas pour autant se départir du collège à court terme. Le gouvernement du Québec a toutefois amputé la commission scolaire d’une bonne partie de son budget au cours des dernières années. «Avant, on supportait le Collège avec plus d’aisance, mais avec une coupe de 10 M$ depuis 4 ans c’est devenu plus difficile», ajoute le président de l’organisation. «On l’a évalué de déménager les enfants du primaire vers l’école secondaire juste en face. Il y aurait suffisamment d’espace pour les deux mais on évalue également plusieurs autres options», précise M. Grenier.

Celui-ci ajoute en boutade que certaines idées ont aussi été évoquées pour atténuer la problématique. «Les gens de la MRC de Montmagny ne sont pas toujours gentils avec la commission scolaire. À Saint-Damien, le collège pourrait être difficile à vendre sauf que le siège social de la commission scolaire, sur le bord de la Rivière-du-Sud à Montmagny, serait possiblement plus attrayant. On aurait simplement à déménager notre siège social au Collège de Saint-Damien et on sauverait plusieurs dizaines de milliers de dollars annuellement. Les employés seraient toutefois passablement affectés. Ce ne sont que des analyses que l’on fait», ajoute M. Grenier précisant qu’il ne s’agit que de réflexions et non d’idées discutées par le conseil d’administration.